varouler_aragon_10Fev2011
55kms pour une reprise, l’épreuve Aragonaise s’annonce rude, mais l’occasion de sortir en semaine avec les varouler est trop rare et Aragon au pied de la montagne noire me tend les bras.
- « Vous allez rouler à quel endroit ?»
- « On va faire le circuit 8+ au départ d’Aragon »
- « Vous allez vous régaler ! » me dit le boulanger en me tendant mon sandwich jambon-beurre.
- « j’espère bien » répondis-je poliment.
Mais de quoi parlait-il, au juste, du jambon-beurre ou du parcours ? J’avoue avoir eu alors, et j’en suis confus, un regard dubitatif sur cet homme jovial, dynamique certes, mais avec quelques rondeurs qui ne laissaient guère présager son penchant pour le VTT en montagne. Je rejetais immédiatement cette idée trompeuse mais elle refit rapidement surface car je ressorti de la boulangerie rassuré sur les difficultés du circuit 8+, Après tout, si «Mr jambon-beurre » l’avait fait je ne pouvais raisonnablement et sans orgueil ne pas y arriver.
Le parcours est en faux plat montant sur les 20 premiers kms. Sans être dur il use bien un organisme ramollit par un an d’inactivité.
Le moral aussi en prend un coup, j’ai l’impression que le vélo est aussi rouillé que son propriétaire. Et c’est peu dire, il faut vite que je trouve un moyen de lubrifier la transmission car je m’aperçois qu’elle est remplie de rouille. Bravo Hervé quel mécano tu fais. Pas très sérieux en tout cas !
- « il doit m’en rester un fond de bidon » s’exclame un vieux bûcheron local tout en me faisant entrer dans son garage.
- « tout est bon dans le bidon » réponds dis-je. Mais il a beau secouer, rien ne sort.
- « ah bin tiens, vide qu’il est le bidon » … « mais attendez j’ai autre chose »
Et le voilà qui part… va-t-il me chercher de l’huile de cuisine ? Bah, y a pas meilleur que Lesieur .
Et le voilà t’y pas qu’il revient avec un lubrifiant PTFE en spray, flambant neuf!
- « Et en plus c’est anti-rouille » qu’il me dit. J’ai failli l’embrasser!!
Mat et Julien se sont une nouvelle fois arrêtés pour m’attendre. Habitué à me chercher derrière, Julien tourne la tête.
Je suis limite hypoglycémique quand je leur glisse l’idée de la pause repas mais le moment est mal choisi car il n’est pas encore midi et le sommet est encore loin.. Je m’accroche alors comme je peux, en gérant du mieux possible mon capital restant d’énergie. Heureusement après quelques kms à peine, ils s’arrêtent et c’est littéralement à bout de force que je les rejoints pour un « breakfast » bien mérité. J’oublie, en effet, de dire que je n’avais pas non plus petit déjeuné. Ce n’est pas sérieux Hervé !
Je plie le jambon-beurre en 2 minutes chrono mais heureusement Mat me passe la moitié de ses pâtes à la bolognaise et cela suffit pour me redonner des couleurs. Quand on repart, une envie de sieste me tombe dessus mais tant pis car « je suis là pour en chier et j’aime çà » comme qui dirait ...
Quand on arrive au lac, tout le monde a le sourire aux lèvres. Annonce-t-il la fin du calvaire ? Le début de magnifiques singles en forêt ? Que nenni, on embraye direct par une sévère côte et toute une série de bosses « casse-pattes ». Le premier single s’effectue sur une piste à 4*4, l’autoroute du VTT ! Puis directement sur la route ! 300 m sont descendus à toute vitesse, sans dégustation et avec un goût amer. Descendre si vite ce que l’on a « gravi » si durement, ça fait mal au cœur. Au lieu de rush sur des « montagnes noires », on broie plutôt du noir sur des «montagnes russes ».
-« Les singles, c’est bientôt ! » oui mais pas sûr car le dénivelé se réduit comme peau de chagrin, et l’inquiétude nous gagne. Comment dans un lieu pareil, ne peut-on pas éviter la route ? « C’est n’importe quoi » lance Julien dépité. Le moral des troupes est au plus bas.
Et c’est, comme toujours, quand on ne s’y attend plus que les singles arrivent. Yes ! Un single, puis deux, puis trois, on en descend un quatrième qu’on remonte pour finalement s’en faire un dernier, pas très technique mais taillé sur mesure dans un superbe endroit . Certainement le plus beau. La cerise sur le gâteau comme on dit. Sauf que le gâteau était bien maigre pour 3 VTTistes affamés et joueurs.
Pour finir, un arrêt à Carcassonne chez « Fun Sports Cycles » histoire de rêver quand même un petit peu.
RV