C’est avec enthousiasme que je me joins à Marco, Philippe et Patrice quand ce dernier me propose de faire l’ascension du Vignemale par la vallée du Marcadau. Ce magnifique sommet, célébré en son temps par le comte Russel,  est plus accessible par Gavarnie ou il peut se faire en moins de 2 jours. En partant de Cauterets et en transitant par le refuge Wallon, le parcours est beaucoup plus long et nécessite 3 jours. 

Il est 15h45 quand nous quittons le parking du pont d’Espagne. Le télécabine du Pountas qui doit nous monter jusqu'au plateau du Clot est ferme et n'ouvrira que le 1er juin. Nous acceptons la nouvelle avec fatalisme, d'autant que personnellement je n'y croyais guère. 

Et comme les soucis n'arrivent jamais seul la pluie est de la partie, ce n'est pas encore la mousson mais nous enfilons nos gabardines par prudence.

Les cascades et les chutes d'eau du pont d’Espagne sont toujours aussi belles et bien que photographiées a de multiples occasions, je ne peux m'empêcher de les immortaliser même sous la pluie.

«Monsieur soleil, ce serait sympa de sortir aprés cette pause photo!» … Et la lumière fut … Il suffit de demander mais c'est bien la première fois que l'astre de lumière m'écoute, surement la magie du lieu. C'est donc sous le soleil qu'on s'engage sur le sentier qui va nous mener à l'arrivée du télésiège précédemment cité.

Une fois le pont de bois du refuge du Clot franchit, un chemin longe la rive droite de la rivière, profitant d'une ombre généreuse, il a conservé un filet de neige suffisant pour nous permettre de chausser les skis. 

Quelques passages déneigés nous obligent parfois à  déchausser mais dans l'ensemble la neige reste encore  bien présente. La pente est faible et le compteur de dénivelé n'évolue guère.

Aux diverses bifurcations rencontrées, on garde toujours notre gauche, et même si les chemins des nombreux laqués environnants nous invitent à la flânerie.

On arrive au pont d’estalounque que l'on franchi, on repasse alors en rive gauche,  commence alors l'épisode « portage » sous une pluie fine qui nous oblige à ressortir les raincoats.

La pente devenu brusquement raide et rocailleuse annihile toute velléité de remettre les skis.

L'heure tourne, et notre arrivée au refuge avant 19h00 devient incertaine. Je presse donc l'allure pour respecter notre engagement vis à vis du gardien du refuge. Mes compagnons de route, Philippe, Marc et Patrice sont distancés. Je ne les retrouverais qu'au refuge que j'atteins à 19h00 précise.

«On mange dans 5 mn» s'exclame le gardien à mon arrivée, d'un air impatient. 15 mn après le groupe me rejoint et on s’attable tous autour d’une soupière bien chaude et fort appétissante. «Bon appétit les amis... ».

« Bonne lecture » aurais-je aussi envie de dire car depuis l'arrivée des nouveaux gardiens , une belle bibliothèque trône désormais au-dessus des tables, alors exit montagne magazine, pyrenees info and co. et vive les grands classiques de la littérature française et anglo-saxonne.