peric_2avr2011

Je tourne et retourne dans mon lit, profitant de la clarté d’une nuit blanche programmée, un petit vélo pédale dans ma tête inlassablement. On est le 2 avril 2011 et je décide de me lever avec 3h00 d’avance. Je fais traîner les préparatifs le plus possible et à 4h30 du matin, je suis prêt, les affaires devant le portail, j’attends Patrice qui doit arriver à … 6h00. Après plus d’une heure d’attente, il arrive enfin :
   « Synchro ! », me dit-il en sortant de sa berlingo.
Quelle ironie … çà fait une heure que je l’attends et il me fait, sans le savoir, le coup de la synchro !! Fatigué et assez mal disposé pour en rire :
   « Tu es à l’heure », grommelai-je.
Sur ces entrefaites, départ en direction de la station de Formiguères pour une randonnée à ski aux portes du Capcir. Objectif du jour : Le pic Péric !
   « Pat, Si ça ne te dérange pas, je vais essayer de dormir … »
   « Et passe par Porté-Puymaurens, c’est tout droit ! »
Mais Pat n’écoute pas son guide… sauf peut-être Michelin ! Et ce dernier préconise Lavelanet, plus court certes mais sur des routes très étroites. Et surtout, avec de nombreux virages qui secouent le navire. Après le vélo, voilà maintenant le pédalo … Pris de fatalisme, je me redresse sur mon siège, en bénissant l’inventeur du GPS, et la caboche de mon obstiné de partenaire.

Le départ s’effectue depuis le parking de la station de Formiguères. Le forfait « randonneur » nous donne droit pour 7 euros à une montée, au sommet de la station à 2300m d'altitude, en utilisant 2 télésièges . Le télésiège de la ‘Calmasella’ nous dépose directement à 2100m. On choisit de monter les 200m restant en ski afin de conserver le bénéfice du télésiège ‘Serra de Mauri’ et ainsi se laisser la possibilité de descendre une jolie piste en neige damée.

Arrivé à la cabane des secours en montagnes, la neige s’est transformée à souhait. On se dépeaute rapidement et c’est parti pour 500m de glisse plaisir. Ce petit intermède nous retarde de près d’une demie heure, rien de grave mais il ne faut plus trainer car la neige du petit Péric ne va pas nous attendre.

En route pour le refuge des camporells que nous atteignons rapidement et ou on se délestera de nos sacs .

Le Petit péric nous invite à aller le rejoindre. On arrive au pied de sa superbe face Sud-Est vers 12h00, la montée s’effectue sur un bon rythme, il est tard et je voudrais redescendre sur une neige qui reste toujours portante malgré la chaleur estivale. On atteint le sommet vers 13h00.

Le panorama est grandiose et suffit à mon bonheur, mais Patrice est gourmand, le Grand Péric lui fait terriblement envi. « c’est dommage , il est tout près … » me supplit-il. Et le voilà qui se déchausse pour finir l’ascension du grand frère. Quant à moi, je préfère descendre sans attendre sur une neige déjà trop transformée, chacun son plaisir.

Plus d’une heure s’est écoulée, allongé près d’un lac gelé, j’attends patiemment le retour de Patrice.

Mais je commence à m’inquiéter et des idées noires me viennent. Pourvu qu’il ne soit rien arrivé. Dois-je remonter ? Chercher des secours au refuge ? Je me décide à partir à sa recherche… Un skieur, puis un autre et encore un autre, mais toujours pas de Patrice. Je demande :
   « vous n’auriez pas vu un p’tit con monter tout seul au Grand Péric ? »
   « Euuh, … Non ! » avec un regard dubitatif qui ne me rassure pas.

Résigné mais déterminé, je repars vers le sommet. C’est alors que surgit l’ombre d’un skieur. Il ressemble à un archange, le soleil juste au-dessus de lui, à contrejour, des reflets d’argent qui scintillent tout autour. Avec une technique parfaite, il dévale la pente se jouant avec légèreté d’une neige lourde et collante. « Cet homme a vu dieu ! »

   « super ! » s'exclame t-il avec un large sourire.

Nous repartons ensemble vers le refuge des camporells en passant par le chemin des écoliers. On en profite ainsi pour repérer les contreforts de la vallée de la Lladura . Un accès des plus intéressants pour accéder au refuge des Camporells depuis Formiguères.

Mais ce sera alors une autre aventure …

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